Expansion du bouddhisme via la route de la soie

L'expansion du bouddhisme en Asie. Le bouddhisme mahāyāna est le premier à pénétrer en Chine, via la route de la soie.
Fresque provenant des grottes des mille Bouddhas de Bezeklik et datant du IXe siècle, représentant un moine d'Asie centrale aux yeux bleus, enseignant à un moine d'Asie de l'Est. Lorsque l'archéologue allemand Albert von Le Coq découvre les grottes en 1913, il pense que le moine roux aux yeux bleus est un Tokharien[1]. Les chercheurs modernes ont trouvé d'autres représentations ayant le même type caucasien dans la grotte no 9 du même site et les ont identifiés comme étant des Sogdiens[2], un peuple est-iranien qui habitait à Tourfan et qui a subsisté comme minorité ethnique lorsque la ville était sous la domination de la dynastie Tang au VIIe – VIIIe siècle et sous domination des Ouïghours du IXe au XIIIe siècle[3].

Le bouddhisme mahāyāna arrive en Chine par la route de la soie, au début du Ier ou IIe siècle, pendant la dynastie Han[4],[5].

Selon les chroniques de l'époque, les premiers travaux de traduction effectués par des moines bouddhistes en Chine datent du IIe siècle et sont tous l'œuvre d'étrangers. Il s'agit probablement d'une des conséquences de l'expansion de l'Empire kouchan dans le territoire sous domination chinoise du bassin du Tarim[6].

Le contact direct entre le bouddhisme d'Asie centrale et le bouddhisme chinois se poursuit du IIIe au VIIe siècle, jusqu'au début de la dynastie Tang. Dès le IVe siècle, avec le pèlerinage de Faxian en Inde (395-414) et plus tard celui de Xuanzang (629-644), les pèlerins chinois commencent à voyager seuls au nord de l'Inde, là où est né le bouddhisme, afin d'obtenir un meilleur accès aux écrits originaux.

À cette époque, la région du Gandhara, où passe la plus grande partie de la route terrestre reliant le nord de l'Inde a la Chine, est contrôlée par l'Empire kouchan, puis, après la chute de ce dernier, par l'Empire Gupta.

À partir du VIIe siècle, se répand en Chine le bouddhisme vajrayāna, un courant de pensée bouddhiste plus ésotérique né en Inde et influencé par les tantras. Le bouddhisme tibétain, qui naît au VIIIe siècle, est également une branche du vajrayāna. C'est également à partir de cette époque que la transmission du bouddhisme par la route de la soie commence à décliner, à la suite de la conquête musulmane de la Transoxiane, qui entraîne la création du Khaganat ouïghour durant les années 740[7].

À cette époque, le bouddhisme indien lui-même est en déclin en raison de la résurgence de l'hindouisme d'une part et de l'expansion musulmane de l'autre. En Chine, après la chute de la dynastie Tang au IXe siècle, le bouddhisme est réprimé, mais pas avant d'avoir, à son tour, permis l'apparition des écoles bouddhistes coréennes et japonaises.

  1. von Le Coq, Albert. (1913). Chotscho: Facsimile-Wiedergaben der Wichtigeren Funde der Ersten Königlich Preussischen Expedition nach Turfan in Ost-Turkistan. Berlin: Dietrich Reimer (Ernst Vohsen), im Auftrage der Gernalverwaltung der Königlichen Museen aus Mitteln des Baessler-Institutes, Tafel 19.(Lu le 3 septembre 2016).
  2. Gasparini, Mariachiara. "A Mathematic Expression of Art: Sino-Iranian and Uighur Textile Interactions and the Turfan Textile Collection in Berlin", in Rudolf G. Wagner and Monica Juneja (eds), Transcultural Studies, Ruprecht-Karls Universität Heidelberg, No 1 (2014), p. 134-163. (ISSN 2191-6411). See also endnote #32.(Lu le 3 septembre 2016.)
  3. Hansen, Valerie (2012), The Silk Road: A New History, Oxford University Press, p. 98, (ISBN 978-0-19-993921-3).
  4. Zürcher (1972), p. 22–27.
  5. Hill (2009), p. 30, pour le texte en chinois tiré du Hou Hanshu et p. 31 pour la traduction en anglais de ce texte.
  6. Zürcher (1972), p. 23.
  7. (en) Oscar R. Gómez, Antonio de Montserrat : Biography of the first Jesuit initiated in Tibetan Tantric Buddhism, Editorial MenteClara, (ISBN 978-987-24510-4-2, lire en ligne), p. 32

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